Comment s’affranchir des interférences dans les études spectroscopiques UV – Visible ?
Idéalement, le spectre d’absorbance d’une solution contenant un seul analyte devrait être une seule bande d’absorption à la longueur d’onde d’absorbance maximale. Cependant, dans les échantillons réels, le spectre est influencé par la présence d’autres espèces interférentes. De telles interférences peuvent être facilement éliminées en adoptant différentes approches décrites dans l’article.
Les interférences dans la spectroscopie UV-Visible résultent de plusieurs facteurs qui peuvent être de nature physique ou chimique. Les interférences chimiques résultent de la présence d’un seul ou d’un groupe de composés qui absorbent à proximité immédiate de la molécule absorbante primaire. D’autre part, les interférences physiques proviennent généralement d’impuretés solides en suspension dans l’échantillon, ce qui peut entraîner une diffusion.
Interférences physiques
La diffusion de la lumière est causée par la présence d’impuretés en suspension dans la solution absorbante. Il en résulte une absorbance de fond qui réduit l’absorbance de l’analyte d’intérêt. Le filtrage ou la centrifugation des échantillons avant d’effectuer des mesures d’absorbance semble être la solution évidente, mais ce n’est pas une approche pratique lorsque seuls des échantillons de taille μl sont disponibles. La perte d’absorbance due à la diffusion peut être réduite en réduisant l’espace entre l’échantillon et le détecteur.
Interférences chimiques
Des interférences chimiques peuvent résulter de la présence d’une seule ou d’un groupe d’entités absorbantes dans la solution absorbant la lumière.
Mesures d’isoabsorbance
Dans le cas où un composé interférant est présent avec des caractéristiques d’absorbance connues, son interférence avec l’analyte principal peut être éliminée en sélectionnant une longueur d’onde où le composé interférant montre une certaine absorbance comme il le fait à la longueur d’onde analytique. En soustrayant l’absorbance à cette longueur d’onde de l’absorbance à longueur d’onde analytique l’absorbance résiduelle est l’absorbance correcte de l’analyte. Cette approche est pratique si un seul interférent est présent et si sa longueur d’onde d’absorbance maximale est très éloignée de la longueur d’onde d’absorption de l’analyte.
Interférence multicomposant
L’analyse multicomposant est applicable lorsque plus d’un interférent est présent et qu’il existe un chevauchement spectral considérable avec les spectres de l’analyte principal. L’absorbance de l’interférant pur est soustraite de l’absorbance mesurée pour arriver à l’absorbance réelle de l’analyte d’intérêt,
Correction en trois points
Dans cette méthode, deux longueurs d’onde sont sélectionnées proches de la longueur d’onde analytique mais de part et d’autre de celle-ci. L’interférence du fond peut être estimée avec précision à l’aide d’une interpolation linéaire. La méthode s’applique particulièrement aux absorbances de fond non linéaires résultant de matrices d’échantillons complexes.
Spectroscopie dérivée
L’approche de loin la plus pratique pour la correction du bruit de fond et du bruit est la spectroscopie dérivée. Le point d’inflexion de la dérivée première correspond à la longueur d’onde d’absorbance maximale et la dérivée seconde apparaît comme la pointe du pic de forme négative. Cela aide à différencier les pics d’absorbance très rapprochés ou qui se chevauchent. La première dérivée élimine davantage les décalages de la ligne de base, le cas échéant, ce qui contribue à améliorer la précision de l’analyse quantitative. En plus du décalage de la ligne de base, la spectroscopie dérivée aide également à surmonter les effets de la diffusion d’autres composés interférents non identifiés.
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